lundi 20 mai 2013

LA PETITE MESSE DE ROSSINI





Gioacchino ROSSINI



Gioacchino Rossini (1792-1868) compte parmi les plus grands compositeurs du 19ème siècle tant par l'importance, l'étendue et la qualité de son répertoire ; son nom se rattache surtout à l'opéra.

Bon vivant et gastronome à la table réputée, il compose des pages culinaires auxquelles il donne le nom de ses opéras. Homme aux mille facettes, Rossini est décrit dans ses nombreuses biographies comme hypocondriaque, colérique ou bien sujet à de profondes dépressions ou encore joyeux, bon vivant, amoureux de la bonne chère et des belles femmes, paresseux, mais avec une production musicale qui finalement se révèle incomparable.

Egalement doté d'un grand sens de l'humour, il n'hésite pas à brocarder ses contemporains, interprètes ou compositeurs. On peut à ce sujet citer cette anecdote : jouant un jour au piano une partition de Richard Wagner (qu'il détestait), Rossini n'en tirait que des sons cacophoniques ; un de ses élèves, s'approchant, lui dit : « Maestro, vous tenez la partition à l'envers ! », ce à quoi Rossini répondit : « J'ai essayé en la mettant dans l'autre sens : c'était pire ! ».



La petite messe solennelle

Rossini compose cette petite messe solennelle en 1863, il a alors 71 ans et adresse au ''Créateur'' une dédicace en forme de boutade : « Bon Dieu, la voilà terminée cette pauvre petite messe. Est-ce bien de la musique sacrée que je viens de faire ou de la sacrée musique ? J'étais né pour l'opera buffa, tu le sais bien ! Peu de science, un peu de cœur, tout est là. Sois donc béni et accorde moi le Paradis ».
L'œuvre est créée le 14 mars 1864 et la première audition publique a lieu un an plus tard.

La petite messe solennelle mêle rythmes de marche et temps majestueux sur des harmonies parfois surprenantes . Elle est "solennelle" parce qu'elle contient, en plus des cinq parties usuelles d'une messe, un offertoire et un O Salutaris. C'est un modèle d'écriture vocale, depuis le Kyrie qui ouvre la messe d'un élan magistral, au final poignant de l'Agnus Dei qui met en valeur la voix de contralto adorée par le compositeur.

L'ouvrage requiert en plus de quatre solistes et un chœur mixte, un piano et un harmonium auquel se substitue, pour notre concert, un accordéon. La présence de cet instrument pour le moins inattendu fut l'idée première de Rossini, idée jugée à l'époque de la création trop ''populaire'' pour un cadre religieux.

En 1867 Rossini orchestre sa messe pour un effectif instrumental beaucoup plus important « pour ne pas laisser à d'autres le soin de le faire ». Cette seconde version est créée quelques mois après sa mort.

Les jugements sur les deux versions divergent. Pour certains musicologues, la version orchestrée est préférée de nos jours préférée à l'originale et d'autres pensent que le piano donne tout son « mordant » à la version originale. 


Structure de l’œuvre :



La partition, dont l'exécution dure environ 1 heure et demie, est divisée en deux parties de sept numéros chacune.



Première partie
  • 1 - Kyrie eleison - chœur
    • 2 - Gloria in excelsis Deo - solistes et chœur
    • 3 - Gratias - Trio pou contralto, ténor et basse
    • 4 - Domine Deus - ténor solo
    • 5 - Qui tollis - Duo pour soprano et contralto
    • 6 - Quoniam - basse solo
    • 7 - Cum Sancto - chœur
Deuxième partie
    • 8 - Credo - solistes et chœur
    • 9 - Crucifixus - soprano solo
    • 10 - Et resurrexit - solistes et chœur
  • 11 - Prélude religieux (pendant l'Offertoire) - piano puis harmoniun ou accordéon solo
  • Non numéroté - Ritornello (9 mesures d'harmonium ou accordéon)
  • 12 - Sanctus - solistes et chœur
  • 13 - O salutaris - soprano solo
  • 14 - Agnus Dei - contralto et chœur


 

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